Rentrée: votre chien est-il prêt à rester seul ?

Avec le confinement, cette rentrée risque bien d’obliger votre chien à rester seul pour la première fois depuis longtemps. Voire pour la première fois tout court. Avec les risques que cela entraîne: anxiété, comportement destructeur, régression de la propreté, etc. Que faire pour éviter la crise et faire en sorte que cette séparation se passe pour un mieux ? Nous avons posé la question à Hélène, comportementaliste chez Happy Animals.

Pendant le confinement, vous êtes nombreux a avoir adopté ou acheté un chien qui a pris plaisir à s’habituer aux règles de vie de votre foyer. Parfois inconsciemment, vous l’avez choyé, par une présence quasi constante. Peut-être même avez-vous installé une relation fusionnelle avec Médor ? Et votre compagnon a perdu l’habitude de développer son autonomie en restant seul. Ou pire, il n’a jamais acquis cette capacité pourtant essentielle. Il va pourtant falloir habituer votre chien à rester seul à l’occasion de rentrée. Pour Hélène, comportementaliste, il faut toujours garder à l’esprit que le chien est un animal grégaire, qui n’est pas « fait » pour vivre seul. S’il développe de l’anxiété à rester seul, il va l’exprimer en pulvérisant vos chaussures, en aboyant sans cesse ou en faisant ses besoins dans la maison. Peut-être même les trois à la fois.

Seul, comme un chien…

L’idée est de travailler progressivement pour lui permettre de développer une certaine autonomie: être capable d’avoir des activités sans vous. Il faut y aller par étapes. « Il s’agit bien de donner à votre chien une compétence supplémentaire. Celle d’être capable de s’occuper par lui-même sans votre présence et des ordres fréquents. Je ne parle pas d’abimer votre relation ou de briser l’amour qui vous unit. », explique Hélène. « L’apprentissage de la solitude démarre par la capacité de prise d’autonomie. Commençons par lui proposer des activités de détente comme un objet farci de friandises ou un tapis de fouille. Cela doit se faire en votre présence, puis on peut déplacer l’activité progressivement, sans fermer les portes entre les pièces dans un premier temps. L’idée est d’éviter de mettre l’animal en stress. Il faut au contraire installer un climat apaisant et de détente. Cela peut -être grâce à une caisse en carton dans laquelle on a emballé ses croquettes avec du papier. Cela peut passer aussi par des balades silencieuses, avec une longue longe, deux fois par semaine. »

On travaille d’abord l’apaisement, puis l’apprentissage de la solitude

Hélène, comportementaliste

En collaboration avec la vétérinaire, notre comportementaliste recommande de ne pas installer de hiérarchie entre vous mais plutôt d’obtenir la collaboration du chien en toutes circonstances. Quand votre compagnon sera capable de rester à jouer calmement ou de s’endormir dans une autre pièce sans avoir besoin de revenir vers vous régulièrement, il aura gagné en autonomie et vous pourrez passer à l’étape suivante : l’apprentissage de la solitude.

L’apprentissage de la solitude

Quand vous avez réussi à installer ce climat apaisant, alors seulement vous allez commencer l’apprentissage de la solitude. Objectif: habituer votre chien à rester seul lors de cette rentrée. « Il faut d’abord veiller à ne pas installer de rituel de départ trop évident », poursuit Hélène. « Par exemple, vous prenez vos clés, mais vous les redéposez sans partir. Puis vous mettez votre manteau, mais vous restez dans la maison. Et ainsi de suite. Il fait à tout prix éviter la scène des adieux précédant votre départ. Ensuite, vous quittez la maison, mais vous restez à proximité et vous revenez très peu de temps après, après avoir pris soin de laisser quelques-unes des activités qui apaisent votre chien. Il faut répéter cette situation et faire en sorte de revenir avant que les comportement liés à l’anxiété ne se déclenchent. Reproduire cet exercice 2 à 3 fois sur la journée.

Retenez, dans tous les cas, qu’il est contre-productif de crier si vous constatez à votre retour que l’animal a fait des bêtises. Cela va renforcer le comportement destructeur en augmentant le stress. Pas facile, certes, mais tellement important.

Tout cela vous paraît fastidieux ? Peut-être, mais installer une relation de collaboration avec votre compagnon ne va jamais se faire sans effort. Et puis, c’est pour son bien-être, et le vôtre (et celui des pieds de vos meubles, accessoirement). Et notre comportementaliste conclut: « Chaque chien est différent, à une histoire et des habitudes prises différentes dans son propre environnement. Ces préconisations doivent s’adapter à chaque individu selon sa personnalité et ses propres difficultés… »

Et si vraiment vous n’en sortez pas, vous pouvez toujours tenter d’emmener votre compagnon au travail… C’est très tendance !

Dr. Jaucot

Cabinet vétérinaire à Casteau

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